RCC : le jour où les collaborateurs Volvo ont osé.
Automne 2020. Face à une transformation structurelle et économique du marché, l’entreprise Renault Trucks (Groupe Volvo) présente son projet de réorganisation à ses 7500 collaborateurs.
C’est épaulé par le cabinet Randstad Risesmart (anciennement HR Consultancy Partners) que Renault Trucks lance une RCC – Rupture Conventionnelle Collective – pour le marché français.
« Notre projet de transformation comprend 2 volets. Un axe autour de la mobilité interne pour accompagner le redéploiement des compétences. Un axe autour de la gestion des départs volontaires, avec 290 projets à valider”, nous explique Camille Bessy, HR Director au siège français, installé à Lyon.
Et c’est pour le moins un succès : avec 400 dossiers déposés, les conditions proposées par la RCC ont séduit les employés.
Devant l’incertitude économique, vont-ils oser ?
“ Au départ, nous avions des doutes, du fait de la situation économique. Nous avions tous la même interrogation : nos collaborateurs vont-ils oser changer de métier ou quitter le groupe ? Avec un projet basé sur du volontariat, allions-nous vraiment atteindre nos objectifs ? ” confie Camille.
Mais le confinement s'est finalement avéré bénéfique : “ Nos collaborateurs avaient en fait réfléchi à leur avenir, au sens à donner à leur travail. Avec bien souvent des métiers moins rémunérateurs mais plus ancrés dans le changement sociétal, en ligne avec leurs valeurs et porteurs.”.
Futurs et potentiels
Une RCC, c’est principalement apporter du conseil en évolution de carrière et donner de la confiance via l’accès à des informations précises et fiables du marché de l’emploi. D’autant plus dans un contexte économique incertain. " C’est être humain, par l’écoute et la vigilance au bien-être de tous nos collaborateurs” rapporte Camille. “ Cela passe par la définition d’un cadre serein et sérieux, pour décider les salariés à franchir le pas”.
L’objectif est simple et complexe à la fois, notamment pour la mobilité interne : il s’agit de déceler le potentiel là où un collaborateur ne l’imagine pas. “ L’ambition était de redéployer les compétences pour remobiliser les collaborateurs sur des volets plus porteurs. C’est un projet de transformation pour préparer le futur de Volvo.” poursuit Camille.
Rendre le changement attractif
Levier essentiel pour la réussite du projet : un dispositif complet, co-construit avec les organisations syndicales. “ On avait des packages bien négociés avec les organisations syndicales. C’est un effet déclencheur positif puisque cela rassure dès l’annonce” nous explique Camille.
Un temps fort dans l’accompagnement de chacun
Dans la vie d’une marque employeur, une RCC est évidemment un temps important. C’est en effet l’occasion pour rendre la promesse plus tangible et faire ses preuves - au-delà des discours. En veillant à accompagner chacun, que l’issue eût été positive ou non, Volvo a su mettre en scène sa posture de bienveillance et d’écoute. Une expérience riche et humaine, à vivre de l’intérieur donc.
Jusqu’à questionner, voire renverser, les méthodes de recrutement
Il est encore tôt pour savoir ce qu’il restera de cette expérience à moyen terme. Mais cette réorganisation a montré au groupe qu’il est possible d’aller vers des profils plus atypiques, pour le repositionnement en interne.
“ Nous espérons conserver cette dynamique positive autour de la mobilité interne pour donner sa chance à des profils plus atypiques notamment. On veut continuer de développer cet état d’esprit pour la suite, avec des plans de formation en soutien ” nous explique Camille.
Randstad Risesmart, en animateur
Randstad Risesmart a pu proposer des formats d’accompagnement de qualité. Des consultants à l’écoute, des ateliers pour valoriser les profils (CV, lettres de motivation, focus sur le marché de l’emploi) mais aussi des minis bilans de compétences ou encore le dialogue interne pour encourager les managers à recruter des profils atypiques.
Pour les managers, il s’agissait de faire de la pédagogie, notamment pour accueillir des profils moins standards et expliquer les dispositifs de formation et d’accompagnement. Cela a été fait via des forums pour parler du projet, de son avancée, des besoins soulevés etc.
Solidité des candidatures
Avec 400 dossiers à évaluer, les équipes Volvo comme Randstad Risesmart n’ont pas chômé ! Les consultants ont été mobilisés pour déceler le potentiel de chaque projet, avec un accent mis sur leur solidité et leur viabilité. Car l’accompagnement de l’employeur se fait sur la durée : “ Nous souhaitons nous assurer que tout va bien pour les porteurs de projet, au-delà des départs.” Puisque c’est aussi à cela que l’on évalue la réussite d’une RCC.
Que de projets !
Ce qui ressort des candidatures ? Une confiance accrue pour imaginer un futur professionnel plus aligné avec ses passions, ses valeurs et son savoir-être.
“ En mobilité interne, nous avons eu pas mal de collaborateurs et collaboratrices qui ont rejoint les services marque, expérience clients ou encore la e-mobility. C’est valorisant d’être au plus proche des gens, de pouvoir être au cœur du réacteur, de sentir que l’entreprise évolue, construit son futur. En externe, nous avons adoré voir des projets mûrement réfléchis, basés sur ses convictions personnelles aussi” détaille Camille.
Il faut dire que les parcours ont été très variés : permaculture, guide de moyenne montagne, naturopathie… Les phases d’introspection - entre autre, dues aux confinements - ont fait naître des ambitions originales et solides.
Quand la force de frappe fait la différence
Choisir un bon cabinet est évidemment clé pour la réussite d’une RCC. Plus qu’un prix, c’est surtout une prestation au global dans une enveloppe donnée qui était importante.
Camille revient sur le processus de sélection de Randstad Risesmart : “ On voulait un cabinet leader, étant donné la taille du projet et du groupe. Un acteur spécialisé et reconnu sur la transformation, avec une force de frappe conséquente et des consultants de grande qualité. Le fait d’avoir également le réseau Randstad en caution était un vrai atout.”
L’agilité, maître mot des RH en temps de pandémie
Qui dit 2020, dit digitalisation. Et même si tout était prêt pour accueillir physiquement les porteurs de projets (avec des espaces conseil conviviaux et confidentiels), très rapidement, le service d’accompagnement s’est dématérialisé pour poursuivre l’animation à distance.
“ On avait peur que cela casse la dynamique mais il y a eu une vraie continuité. Tant pour l’accompagnement individuel que pour les temps collectifs” confie Camille.
Un retour d’expérience plus que positif donc. Accompagné par Randstad Risesmart, Volvo nous montre qu’il est possible de bien vivre une telle période voire d’en sortir grandi. Par du sur-mesure, de la bienveillance et une véritable ouverture d’esprit, c’est finalement des nouveaux projets de vie qui sont rendus possibles.
Le mot de la fin : “C’est la preuve qu’on est en mesure de faire grandir nos salariés. En leur donnant confiance, ils sont employables et désirables… et ils réussissent !”Camille Bessy : HR Director - Volvo Group